la-maturite-bruxelles-sculpture

Une sculpture installée depuis 100 ans à Bruxelles remplacée par une oeuvre féministe

undefined undefined 14 février 2025 undefined 19h00

Antoine Lebrun

Une statue historique sur la sellette

Installée en 1922, La Maturité de l'artiste Victor Rousseau représente une scène classique : un homme d’âge mûr entouré de figures féminines et familiales, le tout sculpté dans un majestueux marbre blanc de Carrare. Mais voilà, cette vision de la famille ne passe plus. Refusée au patrimoine protégé, la statue sera déplacée dans un autre lieu encore inconnu.

la-maturite-bruxelles-sculpture
© Arter architect ou DDGM architectes associés pour coll. Ville de Bruxelles, 2020

Le gouvernement bruxellois estime que l’œuvre véhicule une représentation dépassée des rôles sociaux, où l’homme incarne la sagesse et la maturité, tandis que la femme est associée à la fécondité et au soin. Un symbole jugé conservateur et en décalage avec les valeurs actuelles.

Place aux gravats et au renouveau urbain

À la place de La Maturité, une œuvre moderne, féministe et engagée signée Aglaïa Konrad prendra le relais : "Rückbaukristalle : un Monument pour la ville". Son concept ? Deux colonnes sculptées à partir de gravats collectés sur divers chantiers de démolition bruxellois. Un hommage aux déchets urbains transformés en art, qui s’inscrit dans une volonté de réinventer l’espace public et de promouvoir une ville plus inclusive et écologique.

Ce changement s’intègre dans un vaste projet de réaménagement du quartier, mené par l’urbaniste Bas Smets, avec notamment la création de forêts urbaines et d’un nouvel équilibre dans l’espace public.

Une décision qui fait débat

Si certains saluent cette démarche audacieuse et engagée, d’autres dénoncent une mise à l’écart du patrimoine historique au profit d’une vision trop idéologique de l’art urbain. Le débat est lancé : faut-il effacer l’ancien pour laisser place au contemporain ? 

Quoi qu’il en soit, Bruxelles tourne une nouvelle page de sa grande histoire urbaine et artistique. Adieu marbre de Carrare, bonjour gravats sculptés !


Source : Frontières