C’est officiel : le métro 3 à Bruxelles ne roulera pas en 2032. Un énième coup de frein pour ce projet qui n’en finit plus d’accumuler les retards. En cause ? Des décisions politiques qui traînent, des coûts qui s’envolent et un chantier qui se heurte aux réalités du terrain, selon les informations de L'Écho. C’est ce qu’a confirmé Bernard Quintin, ministre en charge de Beliris, dans sa note d’orientation politique qui sera présentée devant la commission Mobilité.
Au cœur du problème, la construction d’un tunnel sous la gare du Nord, censé assurer la liaison entre la station Albert et Bordet. Initialement prévu comme un terminus provisoire, ce passage souterrain est devenu un véritable casse-tête. En mars 2023, la découverte d’une nappe d’eau imprévue a tout ralenti. Une solution technique avait pourtant été proposée, mais faute de validation par la STIB et le gouvernement bruxellois, les travaux n’ont jamais pu être lancés. Résultat : le planning est totalement chamboulé, et avec lui, la facture risque encore de grimper.
Un coût multiplié par 5 en moins de 10 ans
Car oui, les chiffres donnent le tournis. À la base, le projet était budgété à 1 milliard d’euros en 2016. En 2020, il en coûtait 1,5 milliard. En 2023, 3,2 milliards. Aujourd’hui ? 4,7 milliards d’euros. Une explosion des coûts que le ministre ne peut ignorer. "Les plans du passé sont devenus impraticables", souligne-t-il dans sa note, tout en assurant rester à l’écoute du prochain gouvernement régional pour trouver une solution… si tant est que la Région puisse suivre financièrement.
Pendant ce temps, d’autres projets avancent. Beliris prépare la rénovation du parc du Cinquantenaire, poursuit les travaux du rond-point Schuman et de la Place Royale. Mais avec une réduction budgétaire de 25 millions d’euros par an, l’heure n’est plus aux nouvelles études mais aux choix pragmatiques. Traduction : Bruxelles doit faire avec ce qu’elle a, et pour le métro 3, l’attente risque encore de durer…
Source : L'Écho