C’était un temple de la fête, un ovni architectural entre sacré et profane, où les beats électro résonnaient sous des vitraux centenaires. Mais après 16 ans à faire danser la capitale, le Spirito s’apprête à tirer sa révérence. Oui, l’iconique club bruxellois, logé dans une ancienne église anglicane désacralisée rue de Stassart, fermera définitivement ses portes en avril 2026. Une annonce faite par Jérome Blanchart, CEO du groupe Art Blanc, qui a confirmé sur le plateau de BX1 que la boîte, dans sa forme actuelle, vivait ses derniers mois.
Un monument mystique des nuits bruxelloises
Si certains crieront à l’hérésie, d'autres verseront une larme nostalgique en se remémorant les soirées endiablées entre confessionnaux et dorures. Le Spirito, c’était infiniment plus qu’un club : c'était un symbole de la nuit bruxelloise, un lieu unique où le profane flirtait avec le sacré. Mais voilà, les temps changent. Et danser entre deux anges de pierre n’est plus aussi rentable qu’avant. Entre des normes acoustiques de plus en plus strictes – avec une baisse du volume sonore imposée de 20 %, ce qui a fait fuir près d’un tiers de la clientèle – et une conjoncture économique pas franchement funky, la fête n’est plus ce qu’elle était.
Pas question pour autant de laisser les lieux à l’abandon. Le Spirito "se réinventera", promet Jérome Blanchart. Peut-être en restaurant chic, peut-être en salle événementielle… Le projet est encore en gestation, mais l’idée de faire vibrer les murs autrement que par des basses saturées est bel et bien sur la table. Alors, fin de la nuit ou début d’un nouveau chapitre ? À Bruxelles, les légendes ne meurent jamais vraiment. Elles changent juste de tempo.